Tuesday 6 July 2010

Que représente, pour l'esclave, le 4 juillet ?



Que représente, pour l'esclave, le 4 juillet ?
Discours de Frederick Douglass, 1852

Mes chers concitoyens, pardonnez-moi, permettez-moi de demander, pourquoi suis-je appelé à prendre la parole ici aujourd'hui? Qu’ai-je, ou ceux que je représente, ont à faire avec votre indépendance nationale ? Les grands principes de liberté politique et de justice naturelle, incarnée dans cette Déclaration d'Indépendance, sont-ils étendus à nous ?
Suis-je donc appelé, à amener notre humble offrande à l'autel na-tional, et à avouer les avantages et la fervente gratitude exprimée pour les bénédictions qui résultent de votre indépendance à nous ?
Devant Dieu, pour votre bien et le nôtre, une réponse positive devrait être véridiquement retournée à ces questions! Alors ma tache serait allégée, et mon fardeau facile et appréciable. Qui est-ce, celui-là qui a si froid qu'une sympathie de la nation ne pourrait pas le réchauffer ? Qui est si obstiné et insensible aux réclamations de gratitude à tel point qu’il ne reconnaîtrait pas de tels avantages inestimables ? Qui est si impassible et égoïste a tel point qu’il ne donnerait pas sa voix pour grossir l'alléluia du jubilé de la nation, quand les chaînes de servitude auraient été déchirées de ses membres ? Je ne suis pas cet homme. Dans un tel cas, le muet pourrait parler éloquemment et le boiteux sauter comme un cerf ».

Mais tel n'est pas le cas. Je le dis avec un sentiment de tristesse vue la disparité entre nous. Je ne suis pas inclus dans les bénéficiaires de cet anniversaire glorieux ! Votre haute indépendance révèle seulement la distance incommensurable entre nous. Les bénédictions dans lesquelles vous, ce jour, vous réjouissez ne sont pas appréciées en commun. L'héritage riche de justice, la liberté, la prospérité, et l'indépendance léguées par vos pères sont partagés par vous, pas par moi. Le soleil qui a amené lumière et guérisons chez vous, a amené des raies et la mort chez moi. Ce 4 juillet est le vôtre, pas le mien. Vous pouvez vous réjouir, je dois porter le deuil. Car traîner un homme dans les fers dans le temple grandiose illuminé de liberté, et lui demander de participer aux hymnes joyeux, représente la moquerie inhumaine et une ironie de sacrilège. Vouliez-vous, citoyens, vous moquer de moi en me demandant de parler aujourd'hui ? Si oui, il y a une analogie à votre conduite. Et permettez-moi de vous avertir que c'est dangereux de copier l'exemple d’une nation dont les crimes, dominant en haut au ciel, ont été rejetés par le souffle du Tout-puissant, enterrant cette nation dans la ruine irrévocable ! Je peux aujourd'hui élever les lamentations plaintives de ces gens décimés et frappés par le malheur.

«Sur le bord des fleuves de Babylone Nous nous sommes assis, Et là nous avons pleuré, Nous souvenant de Sion. Aux saules du rivage Nous avons suspendu nos harpes, Car ceux qui nous avaient emmenés captifs Nous demandaient des paroles de cantiques, Et ceux qui nous faisaient souffrir, Des chants de joie ! Chantez-nous quelque chose Des chants de Sion ! Comment chanterions-nous les cantiques de l'Éternel Sur une terre étrangère ? Si je t'oublie, Jérusalem, Que ma droite s'oublie ! Que ma langue s'attache à mon palais, Si je ne me souviens de toi, Si je n'élève Jérusalem Au-dessus de toutes mes joies !»

Chers concitoyens, au-dessus de votre joie nationale et tumultueuse, j'entends le gémissement mélancolique de millions ! Dont les chaînes, lourdes et cruelles hier, sont, aujourd'hui, rendu plus intolérable par les cris de jubilé qui les atteignent. Si j'oublie, si je ne me souviens pas fidèlement de ces enfants ensanglantés et attristé ce jour, « puisse ma main droite s’attacher au toit de ma bouche » ! Les oublier, passer légèrement sur leur trauma, et sonner avec le thème populaire serait la trahison la plus scandaleuse et choquante, et cela me serait reprocher devant Dieu et le monde. Mon sujet, alors, chers concitoyens, est l'esclavage américain. Je verrai ce jour et ses carac-téristiques populaires du point de vue de l'esclave. Positionné là et identifié avec l'esclave Américain, faisant mienne sa peine. Je n'hésite pas de déclarer avec toute mon âme que le caractère et la conduite de cette nation ne m'ont jamais paru plus noirs qu’en ce 4 juillet ! Que nous nous tournions vers les déclarations du passé ou vers les professions du présent, la conduite de la nation semble toute aussi hideuse et affreuse. L'Amérique est fausse au regard du passé, fausse au regard du présent, et se lie solennellement à être fausse dans l'avenir.
Au milieu de Dieu et de l'esclave écrasé et ensanglanté cette fois, je fais, au nom de l'humanité qui est outragé, au nom de la liberté qui est entravé, au nom de la Constitution et la Bible qui sont ignorés et piétinés, le défi de questionner et dénoncer, avec tout l'accent que je peux ordonner, tout qui sert à perpétuer l’esclavage - le grand péché et la grande honte de l'Amérique- ! « Je n'userai pas de faux-fuyants, je ne m'excuserai pas » ; j'utiliserai la langue la plus sévère que je peux ordonner ; et pourtant pas un seul mot ne m'échappera qu’un homme, dont le jugement n'est pas aveuglé par le préjugé, n'avouera la raison et la justesse. ...
Aujourd’hui, il est évident d’affirmer l’égalité du nègre dans toute sa masculinité. N'est-il pas étonnant que, pendant que nous labourons, plantons, et récoltons, utilisons tous les types d'outils mécaniques, érigeons des maisons, construisons des ponts, construisons des ba-teaux, transformons les métaux de cuivre, le fer, le cuivre, et devenons des secrétaires, retrouvons parmi nous des médecins, des avocats, des ministres, des poètes, des auteurs, des éditeurs, des orateurs, et des professeurs ; et cela, pendant que nous sommes engagés dans toutes les entreprises familières aux autres hommes, creusant de l'or, capturant en Californie la baleine dans le Pacifique, nourrissant le mouton et le bétail sur le flanc des vallées, vivre, le déménagement, agir, penser, la planification, habiter en les familles comme les maris, comme les femmes, et comme les enfants, et, confessant par-dessus tout et adorant le chrétien Dieu, et vivant dans l’espoir d’une vie et de l'immortalité au-delà de la tombe, nous sommes appelés à prouver que nous sommes des hommes ! ...

Que, sui-je pour argumenter que c'est mauvais de faire des hommes des brutes, de les voler de leur liberté, de les faire travailler sans sa-laires, de les garder ignorant de leurs relations avec les autres hommes, pour les battre avec les bâtons, écorcher leur chair avec la mèche, charger leurs membres avec les fers, les chasser avec les chiens, les vendre aux enchères, séparer leurs familles, faire sortir leurs dents, brûler leur chair, les affamer pour leurs imposer l'obéissance et la soumission à leurs maîtres ? Devrais-je argumenter qu'un système marqué ainsi par le sang, et taché avec la pollution, est mal? Non ! Je ne ferai pas. J'ai une utilité pour mon temps et ma force meilleure que ce que de tels arguments impliqueraient. ...

Que représente, pour l'esclave américain, votre 4 juillet ?

Je réponds : un jour qui lui révèle, plus que tous les autres jours de l'an, l'injustice et la cruauté auxquelles il est la victime constante. Pour lui, votre célébration est une farce ; votre liberté vantée, un permis impie ; votre grandeur nationale, grossissant la vanité ; vos sons de réjouissance sont vides et sans pitié ; votre dénonciation de tyrans, l'effronterie de cuivre ; vos cris de liberté et d'égalité, la moquerie creuse ; vos prières et vos hymnes, vos sermons et d'action de grâces, avec toutes votre parade et votre solennité religieuses, sont, à Lui, à la simple grandiloquence, la fraude, la tromperie, l'impiété, et hypocrisie un voile mince pour envelopper des crimes Lesquels feraient honte à une nation de sauvages.

Il n'y a pas une nation de sauvages. Il n'y a pas une nation sur la terre coupable de pratiques plus choquantes et sanglantes que celle des gens des Etats-Unis à cette heure même.
Aller où vous pouvez, chercher où vous voudrez, errez par toutes les monarchies et les despotismes d'autrefois, voyager à travers l’Amérique du Sud, rechercher chaque abus, et quand vous aurez trouvé le dernier, comparez vos faits avec les pratiques de tous les jours de cette nation, et vous direz avec moi qu’à cause, de sa révoltante barbarie et de son hypocrisie effrontée, l'Amérique règne sans un rival.

Monday 5 April 2010

It’s official: Obama is black


He may be the world's foremost mixed-race leader, but when it came to the official government head count, President Barack Obama gave only one answer to the question about his ethnic background: African-American.
The White House confirmed Friday that Obama did not check multiple boxes on his U.S. Census form, or choose the option that allows him to elaborate on his racial heritage. He ticked the box that says "Black, African Am., or Negro."
Obama filled out the form on Monday, supplying information for himself, first lady Michelle Obama and their daughters Malia and Sasha, as well as for Mrs. Obama's mother, Marian Robinson, who lives with the family in the White House.
For Obama, whose mother Ann Dunham, a white woman from Kansas, married his father, Kenyan native Barack Obama Sr., the question of his racial identity has been a lifelong struggle. His first memoir, "Dreams From My Father," is an account of a difficult journey of discovery.
Obama the community activist and then politician always self-identified as African-American, and he now wears the mantle of America's first black president with pride.
On a visit to Ghana last year, he took his wife and daughters to see Gold Coast Castle, the one-time slave trading depot from which thousands of Africans were sent in shackles to a life of toil in the New World. The First Lady is descended from a South Carolina slave.
'Half-white guy?'
The president's multiracial heritage has been a subject for oceans of commentary in America and around the world. But it's also been a cause for teasing, and even satire.
"The first black president!" exclaimed comedian Wanda Sykes at a dinner last year of the White House Correspondents' Association.
"I'm proud to be able to say that. That's unless you screw up. And then it's going to be, 'What's up with the half-white guy? "
http://www.msnbc.msn.com/id/36157764/ns/politics-white_house/

Friday 15 January 2010

Une lueur d’espoir peut-être pour la Guinée ?





Guinée: accord signé, Dadis reste en exil, présidentielle dans six mois
Un accord de sortie de crise en Guinée a été signé vendredi à Ouagadougou, prévoyant un maintien "en convalescence" à l'étranger du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, et la tenue d'une présidentielle dans "six mois".

Après deux jours de difficiles tractations, l'accord a été signé par le capitaine Camara, le président intérimaire le général Sékouba Konaté et le médiateur dans la crise guinéenne, le président burkinabè Blaise Compaoré, a constaté l'AFP.

Le chef de la junte, blessé à la tête par balle lors d'une tentative d'assassinat le 3 décembre, "prend librement un temps de convalescence tout en restant disponible pour apporter sa contribution aux acteurs de la transition", selon le texte qui ne précise pas s'il restera au Burkina.

L'accord prévoit la création d'un "conseil national de transition (CNT), organe politique délibérant, dirigé par une personnalité religieuse", la mise en place d'un "gouvernement d'union" dirigé par un "Premier ministre, président du conseil des ministres, issu du Forces vives" (opposition, syndicats et société civile), et l'organisation d'une élection présidentielle "dans six mois".

Le document prévoit également que "les membres du Conseil national de transition, le chef d'Etat de transition, les membres du CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement, junte), le Premier ministre, les membres du gouvernement d'union nationale et les membres de forces de défense et de sécurité en activité" ne participeront pas à ce scrutin

Il prévoit aussi, sans plus de précision, "le recours à des observateurs civils et militaires de la Cédéao", la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest.

Cet accord intervient après de difficiles tractations de haut niveau entamées mercredi soir à Ouagadougou sur le sort du capitaine Camara, une question capitale pour une sortie de crise de ce pays instable d'Afrique de l'Ouest.

Ce dernier est arrivé d'une manière inopinée mardi soir dans la capitale burkinabè, après plus d'un mois d'hospitalisation au Maroc à la suite d'une blessure par balle à la tête lors d'une tentative d'assassinat le 3 décembre par son aide de camp.

Reflétant la position de la communauté internationale, les Etats-Unis ont souhaité jeudi que le président Compaoré "persuade" le chef de la junte de ne pas retourner en Guinée.

Née du coup d'Etat du 23 décembre 2008, la crise dans ce pays, premier exportateur mondial de bauxite, s'était brutalement aggravée avec la répression sanglante d'une manifestation de l'opposition le 28 septembre dans un stade de Conakry ayant fait, selon l'ONU, plus de 150 morts.

La communauté internationale soutient le chef intérimaire de la junte, le général Konaté, qui s'est dit prêt à partager le pouvoir avec l'opposition lors d'une période de transition devant mener à des élections présidentielle et législatives.

Le 6 janvier, le général Konaté, également ministre de la Défense, avait annoncé que le Premier ministre de la transition serait "issu de l'opposition" et "désigné par elle-même".

La France a appelé vendredi les Forces vives guinéennes "à désigner rapidement un Premier ministre".

"La France, avec tous ses partenaires, Africains en particulier, ne ménagera aucun effort pour que la Guinée puisse mener à son terme et réussir la transition en cours", a déclaré lors d'un point de presse le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero.

Il a précisé que la France "était en contact régulier avec le président (burkinabè) Blaise Compaoré.