La France doit formuler un plaidoyer Claire et précis accompagné d’actes si elle tient à se démarquer des accusations parfois tacites tantôt ouvertes formulées contre elle au regard des régressions inquiétantes en matière démocratique en Afrique francophone.
Le monde est aujourd’hui un village planétaire et il devient très suspect de noter que ni l’Amérique, ni la Grande Bretagne ou tout autre pays occidental ne lèvent le moindre doigt pour décrier l’état de la politique mêlée par les dirigeants éternels des pays d’Afrique Francophone ou même l’inertie apparent de la France. La francophonie elle même a perdue la parole et les nations Unies continuent à prouver que le bien être des africains est bien la dernière chose qui traverse l’esprit des nations dite développées.
La démocratie n’est pas seulement un concept évasif dont la définition émane de chaque group selon ses objectifs. Nous avons vu au Cameroun des membres du gouvernement qualifier la démocratie telle que pratiquée dans les pays occidentaux des modèles importés d’ailleurs. C’est hallucinant de noter comment des personnes qui ont fait des études sérieuses c’est à dire qui ont été illuminées dans le sens du mythe de la caverne refusent délibérément de révéler la Vérité a leurs frères restés dans la caverne. On a beau déplorer le manque d’éducation politique des populations africaines mais il faut reconnaître que c’est a ceux qui ont eu le privilège de cette même éducation politique de révéler certaines vérités intellectuelles au reste de la société; ne serait-ce que par solidarité.
La France est pointée du doigt à juste titre pour ce qui est de ces dérives démocratiques dans ses anciennes colonies. Elle tente de s’en défendre en se réfugiant derrière le principe de la non ingérence dans les affaires internes d’un Etat. Mais que non les occidentaux n’ont pas attendus que tous les pays du monde se mettent ensemble pour lancer le débat et surtout prendre des actions concrètes pour lutter contre le réchauffement climatique. De la même manière le monde n’a pas attendu qu’Hitler décime tous les juifs pour intervenir dans les affaires internes de l’Allemagne. Tout comme les nations avancées n’ont pas attendu que la gangrène détruise leur société en entier pour intervenir en faveur d’un assainissement du système bancaire mondial. Nous n’attendons rien d’autre qu’une prise de position réelle contre la dictature accompagnée de mesure contraignante contre tout régime friant de royaume plutôt que de démocratie. Déclarer simplement que”la France n’a pas de candidat favoris au Gabon” est une farce et traduit simplement le comportement mercenaire de la France.
Nous constituons aujourd’hui un village planétaire et les pays occidentaux devraient comme un seul homme participer à l’édification de la démocratie africaine. Nous vivons quotidiennement le développement rapide du Ghana qui est un modèle à copier. Pourtant la composition socio économique et culturelle de ce pays ne diffère en rien de celle des pays francophones qui reculent et se transforment en royaume quotidiennement pour la préservation des intérêts égoïstes de quelques uns arrivés aux affaires sans distinction et parfois sans mérite lorsque ce ne fut pas par des armes.
Le concert des nations doit prendre en main ses responsabilités et de manière plus directe. La France aussi doit prendre ses responsabilités et agir. Il est inopportun de spéculer par rapport au rôle de la France dans ce qui se passe aujourd’hui dans son pre-carre africain. C’est un secret de polichinelle et mieux vaudrait s’en épargner. La France et les autres nations dites grandes doivent pour une fois agir moralement au regard de la société. Il est inutile pour l’ONU et ses membres de déclarer que son but premier est le maintien de la paix si des dérives capable de provoquer le résultat inverse sont vécues passivement ou ignorées simplement pour ne pas porter atteinte aux intérêts égoïstes d’un Etat occidental quelconque.
Face à ce silence international aux allures complice sinon suspect il revient aux différent groupes de pression africains en général d’écrire à toutes les nations dites puissantes notamment les anciens colonisateurs ainsi qu’aux organisations internationales et autres ONG appropriées aux fins de leur rappeler leur responsabilités pour ce qui adviendra. La triste réalité est que nous avons traversé le cap des années d’obscurantisme et même s’il est vrai que les Africains plus éclairés sont pour la plupart soit expatriés parce que fuyant la misère morale intellectuelle ou physique dans leur pays d’origine, soit par ce qu’exilés pour leur idées politiques, il demeure réel qu’une rébellion ne tardera pas à suivre avec toutes les conséquences.
Il est bien facile de dessiner et présenter l’Afrique comme le continent des guerres et de caricaturer l’Africain comme celui qui ne peut pas fonctionner dans un mode de paix et qui ne peut pas identifier de lui même où se situe son réel intérêt, mais que fait l’Amérique et l’Europe? Elles facilitent la matérialisation même de ces caricatures car c’est par cette voie que leur budgets sont équilibrés par le truchement des ventes d’armes et des main mise sur les richesses de ces pays en mal de leadership.
Nous en appelons simplement à la Morale. De Gaule disait qu’un Etat n’a pas d’amis mais qu’il n’a que d’intérêt. Cela semble désuet aujourd’hui. Beaucoup d’eau a coulé sous le pont depuis la nuit des indépendances et la crise de leadership dont se plaignait Nelson Mandela récemment est progressivement entrain de se résoudre. A pas très lent certainement mais sûrement tout de même. Le Ghana est un exemple palpable. L’occident doit se rendre compte que si elle ne change pas à 90 degré aujourd’hui les ravages de sa politique néocoloniale masquée seront sans appel. Oui rendez vous compte, l’Afrique a aujourd’hui une classe de ses enfants capable de dire non aux avantages en nature et aux intérêts personnels. Ceux ci sont simplement éclipsés par les régimes dictatoriaux qui heureusement sont entrain de disparaître progressivement bon gré malgré. C’est d’ailleurs la nature elle même qui en décide ainsi. Très bientôt toutes ces dictatures disparaîtront et malgré les pressions de la dynamique géopolitique mondiale le nouvel ordre mondial se définira obligatoirement avec l’Afrique bien placée. Tel sera le cas par ce que la bonne gouvernance ne sera plus qu’un concept évasif, mais réel. Et évidement, une Afrique dirigée selon les principes de bonne gouvernance sera soucieuse du bien être de son people d’abord, gérera ses richesses en bon père de famille et par conséquent aura une plus grande autorité sur la table des négociations dans le concert des nations.
Voici justement la vision qui constitue le cauchemar occidental. Il est de l’intérêt de la France et de ses paires occidentales que cet état de lieu soit retardé encore aussi longtemps que faire se peut. Mais l’occident a déjà commis la plus grande erreur: celle de laisser les jeunes africains fréquenter leurs écoles et vivre dans leurs sociétés trop longtemps. Aujourd’hui il n’est plus facile de fabriquer l’Africain comme l’école de Chicago l’a fait dans le passé ou comme l’ENA l’a fait les années antérieures. Aujourd’hui les masses sont en mouvement et le control juste impossible.
Le Quai d’Orsay a une occasion en or de prouver sa bonne foi. Mieux de prouver que la France est prête à finalement participer au développement de l’Afrique et non a son retard absolu. L’ONU aussi et les autres puissances.
Qu’elles agissent alors. Et puis au bout du compte on est en droit de se demander si le peuple Africain ne devrait pas penser sérieusement à agir comme leurs frères d’Asie. La liberté et le développement réel ne se donnent pas ils s’arrachent. Les oppresseurs fussent ils internes ou externes parfois ne comprennent que le langage de la violence. Si elle peut aider à atteindre l’affranchissement, pourquoi ne pas y recourir activement?
Les Gabonais ne feraient ils pas mieux de tomber dans une vraie rébellion fut-elle armée en ce moment afin d’abattre la dictature qui les étouffe depuis bientôt un demi siècle? Les Camerounais n’auraient ils pas du rentrer en rébellion afin de résister a la manipulation des instruments institutionnels comme ce fut le cas récemment? Ne devraient-ils pas commencer à s’organiser pour résister à une autre tentative du dictateur Biya à demeurer au pouvoir? Certes la caravane du changement est en marche et inévitable dans toute l’Afrique mais pourquoi attendre jusqu’ à ce que la nature en prenne soin alors que le Bonheur peut être savouré immédiatement?
L’heure ou les individus étaient glorifiés par ignorance est bien dépassée. Il est de mauvais goût et traduit l’esprit des régimes en poste de voir un chef d’Etat se passer d’homme Lion ou d’homme Léopard traduisant leur caractère fort.
Obama l’a si bien dit lors de sa récente visite au Ghana: “L’Afrique n’a pas besoin d’homme forts mais de fortes institutions”. “En ce XXIe siècle, des institutions capables, fiables et transparentes sont la clé du succès - des parlements puissants et des forces de police honnêtes ; des juges et des journalistes indépendants ; un secteur privé et une société civile florissants, ainsi qu’une presse indépendante. Tels sont les éléments qui donnent vie à la démocratie, parce que c’est ce qui compte dans la vie quotidienne des gens” disait-il laconiquement. Dans cette citation nous considérons une institution forte lorsqu’elle résiste au temps et aux désirs individuels.
Une constitution écrite et mise en vigueur ne saurait être modifiée avant même que les institutions établies par elle ne soient mises sur pied. Presque vingt ans après l’adoption de la constitution Camerounaise aucune institution nouvelle prévue par celle-ci n’est encore mise sur pied par exemple. Par contre l’autorité absolue de son chef d’Etat aux allures royale s’est renforcée au point ou il est unanimement accepté comme l’homme Lion. Obama ne l’a certainement pas dit mais ceux qui ont des oreilles pour comprendre réalisent qu’un pays comme le Cameroun à moins de revoir ses institutions est voué à une perte démocratique certaine.
Vivement que le débat commence et que la transformation catégorielle se mette en branle.
By Claude Bernard Tene
09/09/2009
Merci pour ta brillante contribution frangin.
ReplyDeleteL’argumentaire est pertinent et certainement sujet à débat… Il était temps !
Le débat est véritablement lancé et sera passionnant au plus haut point car nous sommes tous concernés par les dérives de l'Afrique.
ReplyDeleteLe Ghana qui aujourd'hui constitue une référence en matière de bonne gouvernance n'a pas eu besoin d'une révolution sanglante, mais il s'y est opéré une révolution morale et une prise de conscience collective animée par le besoin de vivre mieux et ensemble pour la réalisation d'idéaux communs, révolution menée de mains de maître par les leaders d'opinions .Cet exemple de démocratie véritable autorise à une certaine confiance en le peuple africain,car n'oublions pas le passé du Ghana qui a été un Etat autoritaire parmi tant d'autre en Afrique.
Ceci ne justifiant pas cela, je voudrais attirer l' attention de tous mes frères africains et éssayer de leur faire comprendre que si l'Afrique doit sortir de sa torpeur,ce sera par ses propres éfforts.Ne nous leurons pas,les occidentaux ont du pain sur la planche avec leurs propres difficultés à resoudre,alors,la solutions à nos problèmes viendra de nous.
Certe l'occident par une prise de position forte peut influer dans l'echequier politique africain et faire avancer la démocratie qui soit dit en passant n'est pas une panacée, et donner plus de crédibilité et reconnaissance internationnale aux dirigeants qui même en l'état actuel des choses ne sont que rarement critiqués sur leurs politiques,mais cet occident reste muet et sourd car se satisfaisant de cette situation qui maintien l'Africain dans un état permanent de nécessiteux, l'occident n'ayant aucun intérêt à rendre l'Afrique plus forte et à faire d'elle un potentiel égal.
Pour ce qui est du cas spécifique du Cameroun,s'il est vrai qu'une révolution ne se peut réaliser que si elle vise un règne defunt et un idéal collectif, je tiens à vous dire chers frères de la diaspora :ATTENTION!!! ne faites pas comme-si vous n'avez jamais vécu ici chez vous et si c'est le cas, pensez à venir faire un tour au pays afin de vous imprégner des réalités camerounaises.Notre pays est au bord de l'implosion et je ne vois pas comment nous sortirons de cette impasse, mais ce qui est sûr,une révolution sanglante n'est pas la solution car au bout du compte c'est le peuple qui paie le lourd tribu et rarement les hommes politiques.Ah, les hommes politiques.Ou sont-ils dans notre pays?
Le parti au pouvoir a phagocysté tous les partis d'opposition et il n'existe plus de contre-poids, ce qui rend le parti au pouvoir tout puissant, et cela c'est pas à BIYA qu'on le doit, mais au manque d'envergure des leaders d'oppotion qui même si les dés sont pipés n'ont jamais présenté un projet politique qui tienne la route.Alors qu'on ne vienne pas nous conter des fables car c'est le peuple camerounais qui souffre de l'inertie et la "sclérose intellectuelle" de ses gouvernants qui ont montré leurs limites.
Il faudrait l'éveil d'une classe politique et intellectuelle pour susciter l'espoir dans nos coeur,espoir enterré à jamais par des décenies de regime BIYA, afin que le peuple se lève comme un seul homme et chasse l'illusionnisteà l'orifine de tous les maux qui minent la sociét, maux qui aujourd'hui nous tirent par le fond encore plus que leur geniteur.
La révolution camerounaise devra t'être morale et pacifique si nous aspirons à hériter d'un Etat redressable, dans le cas contraire les souffrances sont loins d'être terminées. MERCI