Thursday, 18 June 2009

Biya veut-il passer le Pourvoir à l’armée?


Cameroon 04, originally uploaded by Cycle the Ghost Round.

Que se passerait-il au Cameroun si les positions étaient inversées entre Yaoundé et Libreville ? Nous y étions presque, il y a quelques années…
A 76 ans le repos volontaire ou naturel du chef ne peut être considéré comme étant un sujet tabou. Le manque de clarté dans la loi fondamentale du Pays de Roger Milla, et surtout le manque criard de respect pour la loi, institutionnalisé par le renouveau de Paul Biya n’augurent rien de bon quant à l’avenir de mon pays. D’où la question : Biya veut-il passer le Pourvoir à l’armée?
Les forces armées du Cameroun sont solidement contrôlées par le clan « Meka ». Le Général René Claude Meka est le chef d’État-major des armées, et son neveu Rémy Ze Meka est le ministre délégué à la Présidence chargé de la Défense. Dans un scénario de vacance subite du pouvoir pour cause de décès, de démission ou d’empêchement définitif du Président de la république ; avec une constitution qui facilement peut être sujet à plusieurs interprétations, il serait aisé d’envisager « au nom du maintien de l’ordre et de la sauvegarde de la paix », la prise du pouvoir par l’armée contrôlée par la famille Meka.
Après avoir promulgué une nouvelle constitution en 1996 qui stipule que : Le président du Sénat assure l’intérim en cas de vacance définitif du président de la république, le président Biya a été incapable en 13 ans de mettre sur pied certains organes de représentation du peuple tel que le Sénat requis dans l’article 6 de la constitution. Il s’empressera pourtant d’abroger cet article pour se redonner un mandat à vie 12 ans plus tard.
Bien qu’il soit stipulé dans l’article 67 que : « l’Assemblée Nationale exerce la plénitude du pouvoir législatif et jouit de l’ensemble des prérogatives reconnues au Parlement jusqu'à la mise en place du Sénat », dans un contexte de course effrénée vers le pouvoir, cette évidence deviendrait une ambiguïté que Biya maintien au niveau des institutions, et qui est un grand danger pour la stabilité de l’Etat au cas où arriverait une fatalité.
Le Gabon, bien qu’ayant adopté sa constitution en 2003, 7 ans après celle du Cameroun ; il a sous la baguette de son dictateur d’alors Omar Bongo (qui semblait éternel) mis en œuvre sa loi fondamentale, ce qui permet aujourd’hui aux gabonais (bien que dubitatifs du fait de la peur de l’inconnu) d’aborder la continuité de l’Etat avec un certain optimisme. La dignité à laquelle fait preuve la classe politique gabonaise jusqu’ici, en respectant mot par mot la constitution de leur pays, donne de l’espoir à ceux qui comme moi croient que: même si l’Afrique était mal partie, l’espoir de voir un avenir meilleur pour les générations futures demeure.

P.S : Mes pensées les plus sincères à la famille d’Omar Bongo, et prions pour que Dieu tout puissant aide son âme à reposer en paix !

Lucien Dissake

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