2011 est enfin
arrivée !
Ben Ali, Moubarak et Kadhafi ont finalement été déboutés par leurs
populations qui ont pu tester le gout de se débarrasser d’un dictateur épris du
pouvoir. Au Cameroun, on a l’impression que bien que longuement anticipée,
cette année arrive plus tôt que prévue. 2011 était supposée marquer le
commencement d’une nouvelle ère avec laquelle le renouveau ne devait être plus
qu’un chapitre de notre histoire et de notre passé douloureux sur la marche
vers une véritable autodétermination. Pendant longtemps dans tous les milieux
politiques camerounais- dès 2004 qui était supposée marquer le dernier
septennat de Paul Biya - tout le monde semblait s’y préparer, et personne plus
qu’Atangana Mebara qu’on disait devenu inséparable avec une autobiographie de
Bill Clinton qui s'apparentait de plus en plus à une bible pour le
prétendant. Tout ceci était bien sûr sans compter avec le grand manitou de
Mvomeka qui n’avait pas encore dit son dernier mot. Depuis lors, il a procédé à
une modification de la constitution que beaucoup de juristes camerounais jugent
illégale ; et après trente années passées au pouvoir, comme une épiphanie,
voilà que le vieux grand-père de 78 ans illuminé décide de se représenter à la
magistrature suprême car affirme t-il : il est temps pour lui de passer à la
réalisation des grandes ambitions de son dernier septennat !
Le peuple bien sûr crie au voleur face à cette confiscation du pouvoir
qu’il voit se perpétuer, malgré les efforts importants que celui-ci continue de
consentir pour qu’une transition pacifique voie le jour au pays des lions
indomptables. Le peuple s’impatiente et c’est la raison pour la quelle des
nombreux jeunes camerounais – qui représentent la majorité de la population –
sont descendus dans la rue en février 2008 pour demander à Paul Biya de stopper
son projet d’amendement de la constitution camerounaise dont le seul objectif
était de satisfaire sa soif du pouvoir. Avec l’arrogance qui caractérise celui
qui s’imagine eternel président de la république du Cameroun et qui se croit au
dessus des lois puisqu’il les défait et fait à volonté ; Paul Biya a traité
d’apprentis sorciers ces braves camerounais qui ont sacrifiés ce qu’ils avaient
de plus précieux pour dire non à son projet diabolique qui endommage la paix et
la stabilité de notre pays. La vérité est évidemment ailleurs car la paix
camerounaise n’est point la résultante des matraques et autres moyens
d’intimidations des services de sécurité et de défense qui n’excellent que dans
la défense du pouvoir Biya et dans la sécurité du Prédisent de la république ;
mais du fort désir de la nation camerounaise de continuer sa course vers le
bonheur dans son entière diversité avec une fraternité et une solidarité
affirmée. Les camerounais aiment vivre ensemble, dans la paix et l’harmonie.
Notre patriotisme est fort, vibrant et bien plus ancien que le renouveau de
Paul Biya qui se devait de réaliser tout ce pourquoi beaucoup de camerounais se
sont sacrifiés bien avant que naquît le jeune Paul Barthélemy Biya'a bi Mvondo
le 13 février 1933 et bien au-delà.
La gouvernance de
Paul Biya est un échec sur tous les plans comme le démontre brillamment Fanny Pigeaud
dans « Au Cameroun de Paul Biya », et nous n’avons d’ailleurs pas besoin
de lire pour savoir combien catastrophique notre existence continue d’être au Cameroun de Paul Biya, car il s’agit bien du
Cameroun de Lucien Dissake et de chaque camerounais où qu’il soit !
Le Cameroun étant
une propriété collective, il est de notre devoir de nous activer pour une refondation
de notre nation dans un monde qui change chaque jour devant nos yeux et à une
vitesse exponentielle. Nous devons
cesser de réagir à la dictature qui nous est imposée depuis des lustres, car chaque
réaction est un acte de faiblesse. Le
moment est venu pour nous d’agir ; de réfléchir sur le comment notre
action pourra être salutaire, car il s’agit bien de la sauvegarde de notre chère
patrie et de la place du Cameroun dans l’Afrique de demain qui se prépare
activement –malgré quelques conflits qui subsistent- pour le rendez-vous des
mondes rassemblés.
Je pense très humblement, et ce malgré le respect que j’ai pour tous les activistes camerounais opposés à cette élection et dont je salue et loue le patriotisme, que le boycott n’est pas une stratégie ! Les vingt dernières années nous ont démontré que la politique de la chaise vide n’a contribué qu’a solidifier le contrôle de du régime Biya sur toutes les branches (exécutives, législatives et judicaires) de notre Etat, et nous avons en face un individu et un régime qui sont obsédés par leur survie et ne paient aucune attention aux principes quels qu’ils soient, surtout si ces derniers vont à l’encontre de la continuité du système qui profite de la richesse de notre pays. Ce régime doit être confronté, c’est pourquoi nous nous devons de soutenir l’opposition camerounaise et encourager les compatriotes où qu’ils soient à aller voter le 09 octobre prochain. Les irrégularités décriées ne doivent en aucun moment nous décourager, car là est le piège du tyran qui se plait à tricher conscient de ce que nous allons protester et claquer la porte des élections, pendant que lui, il continuera à gouverner comme il le fait depuis trente sans l’approbation du peuple camerounais. Le boycott étant une réaction à la tricherie du dictateur, il est un aveu de faiblesse. Le Cameroun aujourd’hui a besoin d’actions nourries et ingénieuses pour galvaniser la population camerounaise qui bien que détentrice du pouvoir est plongée dans une léthargie pleine de fatalisme, et inconsciente de sa capacité de choisir sa destinée. Nous nous devons donc d’informer les masses, et pour cela nous devons soutenir l’opposition camerounaise.
Je dois avouer
que j’ai trouvé incongru les récentes virulentes attaques à l’endroit de l’opposition
camerounaise à deux semaines de l’élection présidentielle, venant surtout de
personnes qui se disent soucieuses de voir naître un nouveau régime à Etoudi. Quand on sait les difficultés que rencontrent
ceux que qui osent s’opposer à un régime tyrannique avec des moyens presqu’inexistants
dans un contexte sociopolitique qui n’a jamais été aussi défavorable, alors si désireux
nous sommes d’envoyer à la retraite nos grands parents qui ont directement hérités
le pouvoir des colons et qui pourtant continuent à diriger notre pays comme s’ils
étaient aussi des étrangers qui vont un jour rentrer chez eux, le moment est
venu de soutenir l’opposition camerounaise.
Oui notre
opposition est pleine de manquements!
Le simple fait que je n’en sois pas à encourager à voter pour un ou une
candidate à quelques jours du vote témoigne de ce que notre opposition à encore du boulot à faire… Je refuse pourtant de taper sur elle car c’est la détentrice de l’espoir pour
tous ces camerounais qui n’en peuvent plus du renouveau de Biya et ils sont
nombreux .
La jeunesse camerounaise qui s’est passionnée par la crise ivoirienne et qui regarde avec attention les révolutions arabes a soif d’engagement. Le régime Biya qui est entrain de vivre ses derniers jours est un château de cartes que nous nous devons de bousculer, et il s’effondrera comme ceux de Moubarak et Ben Ali.
Nous pouvons déjà nous réjouir de ce qu’après tant d’années, nous pouvons finalement apercevoir ce fameux bout du tunnel, car nous assistons à la fin du régime centré autour d’un homme de 78 ans et qui a terrorisé nos pères et beaucoup d’entre nous. Mes amis : Biya c’est bientôt fini !
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