Lyse Desroches disait : « Le plus difficile ce ne sont pas les réponses, le plus difficile, c’est de se poser des questions. »
Ces dernières semaines nous ont donné l’opportunité de lire et d’écouter quelques idées présentées par deux jeunes camerounais : Albert Léopold Ebéné et Charles Ateba Eyene. Par leurs sorties médiatiques respectives, ils ont donné à la nation toute entière la possibilité de se poser des questions. Le fond des arguments présentés par ces deux compatriotes est sujet à débat ; et c’est exactement ce dont nous avons besoin à l’aube de l’échéance de 2011. Le fait que la politique camerounaise soit animée par des devenus éternels acteurs depuis presque deux décennies, donne un parfum d’air fraîche à se désir d’expression et d’action présent chez cette nouvelle génération de camerounais. Il est évident que le changement naturel dû au temps est train de s’opérer, et on ne peut que s’en réjouir. Il est aussi vrai que ces derniers sont des enfants du régime Biya ; ils ont profité des largesses et du népotisme du « Renouveau ». Fascinant il est ainsi de voir des éléments de la propagande sans faille, et de la répression totale du système de Paul Biya être en présence d’une épiphanie.
Je crois pour ma part qu’il est important de donner du volume à chaque voix discordante de la symphonie orchestrée à Etoudi ; même si on peut déplorer la portée limitée des arguments à nous présentés.
Charles Ateba Eyene parle du paradoxe du pays organisateur dont il est fiers d’appartenir, et évite complètement dans son exposé la critique du « Renouveau »sur le plan national et affirme que : « Ce n’est pas la faute du président Biya ». Son désarroi ne vient pas du fait que, comme il le dit lui-même « Le président Biya a géré le Cameroun avec ses frères du Sud », mais que des frères un peu éloignés (ceux du département de l’Océan) comme lui soient moins présents à la mangeoire. Il déplore que ceux qui ont eu accès au gâteau national n’aient pas profité de l’opportunité pour développer son bien aimé département. C’est un sentiment respectable, mais pas du tout honorable à ce moment où on a besoin de prendre conscience de l’urgence devant nous, en tant que nation. Nous avons besoins de pensées plus grandes pour l’avenir de notre pays tout entier. Félicitons tout de même Charles Ateba Eyene pour la peine qu’il s’est donné pour écrire ce livre, mettant ainsi sur la place publique ce sentiment bien réels et présent dans ce qu’il appelle le pays organisateurs. On peut ainsi en tant que nation en débattre, et nous sortirons à coup sûr grandis de cet exercice.
Albert Léopold Ebéné quant à lui s’est enfermé dans une idée qui ressemble à un slogan de campagne électorale : Biya doit partir ! La différence entre cet enfant du « Renouveau » et le précédent est que pour lui, il n’est plus question de continuer avec un système corrompu (il en sait quelque chose…), rejeté par la majorité de la population et qui a échoué sur tous les plans.
Rien à redire sur ce constat! On ne peut que féliciter ce compatriote engagé, même si on peut imaginer que ses très fameux déboires avec le système ont été un catalyseur. Il a tout de même le mérite d’injecter du sang neuf dans notre politique, bien que dans le fond nous restons sur notre faim. Il nous promet un programme politique articulé autour de cent huit points et un livre. Peut-être aurait-il dû finir son livre, organiser et élaborer sa pensée avant de se présenter ? Quoi qu’il en soit sa sortie médiatique nous donne la possibilité de débattre, de réfléchir et de poser des questions qui vont bien au delà de sa démarche, et pour cela il mérite notre appréciation.
La volonté d’agir et de pousser à l’action présente chez mes 2 compatriotes est la preuve si besoin était que, le volcan endormi qu’est le Cameroun, tout doucement se met en mouvement. Je déplore toutefois la forte présence du caractère régional et même tribal dans leur vocabulaire. Charles Ateba Eyene parle de « la psychologie des hommes du sud » et admire la très lointaine partie ouest du Cameroun où la concurrence est l’émulation. Albert Léopold Ebéné pour sa part a profité de son discours de candidature à l’élection présidentielle pour constater que : « Dans ce combat dont la victoire est à porté de main, nous avons également besoin des populations du septentrion». On peut se demander avec tristesse que represente ce nous qui exclurait les populations du septentrion ?
Nous devons espérer que les jours à venir nous donnent l’occasion de dépasser les questions tribo-régionales, et les querelles de personnes car nous avons besoins de réfléchir de manière profonde sur l’avenir de notre terre chérie. Le pays va mal nous sommes tous d’accord! Quel est le véritable diagnostic ? Quels sont les traitements proposés pour une guérison rapide et une santé durable ? Au-delà de la grande diversité de notre pays dont nous sommes très attachés et fiers, il est crucial que nous soyons à mesure de surpasser tous ces clivages qui ont divisés nos parents et grands-parents ; et maintenu notre chère patrie dans la pauvreté et la dictature. Ainsi seulement nous pourrons ensemble renforcer notre unité nationale et attaquer sans tabou les problèmes qui sont notre.
Lucien Dissake.
Nobody said it better than Nelson Mandela: “There is a tragic lack of leadership”.The time has come for the new generation to find the new ways, the new fights: the response for the future of the continent.
Monday, 20 July 2009
Le temps des questions est arrivé !
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